Qu’est-ce que les reliques dans la foi chrétienne ?

Dans cet article, nous allons découvrir ce que sont les reliques dans la foi chrétienne, leur importance et leurs pouvoirs, ainsi que les origines bibliques et historiques de cette pratique, et les miracles qui y sont associés.

Les reliques sont souvent connues dans la science-fiction comme étant des objets mystiques contenant un certain pouvoir, mais que sont-ils vraiment dans la foi chrétienne ?

  1. Qu’est-ce qu’une relique ?
  2. Les reliques sont-elles présentes dans la Bible et quels sont leur pouvoir ?
  3. Les reliques, une pratique établie depuis le 1er siècle dans le christianisme
  4. Les miracles liés aux reliques dans l’époque moderne
relique de saint Jean baptiste

I. Qu’est-ce qu’une relique ?

Une relique est une partie du corps d’un saint ou d’un objet l’ayant appartenu conservée par l’Église pour honorer le saint en question et obtenir des grâces spécifiques, les reliques sont considérées comme sacrées. Cependant ces objets ne sont pas magiques, ils transmettent une grâce spirituelle parce qu’elles nous mettent en contact avec Dieu à travers le saint en question.

Ces objets deviennent des vecteurs de la grâce de Dieu à travers l’intercession du saint en question pour manifester la gloire de Dieu. On dit alors qu’elles sont porteuses d’une énergie spirituelle transcendant le matériel.

Dieu accorde des grâces particulières à ceux qui prient avec foi auprès d’elles (guérisons, conversions, réconfort intérieur etc). Cependant ces grâces ne sont ni automatiques, ni contenues dans l’objet. Elles dépendent de la volonté de Dieu et de la foi de celui qui prie.

Comprendre l’intercession des saints dans la Bible : -> Lire cet article

La sainte tunique du Christ d'argenteuil

II. Les reliques sont-elles présentes dans la Bible et quel est leur pouvoir ?

Depuis l’Ancien Testament, les reliques sont gardées précieusement par le peuple de Dieu comme sacrées, nous en avons l’exemple avec les os du patriarche Joseph.

Les Israélites prirent les os de Joseph lorsqu’ils quittèrent l’Égypte, car il dit : « Dieu viendra sûrement à ton aide, et alors tu devras emporter mes os avec toi d’ici

Exode 13:19

Dans l’Ancien Testament, nous pouvons voir que des os ayant appartenu au prophète Elisée ont ressuscité un mort par simple contact physique.

Elisée mourut, et on l’enterra. Les bandes de Moab pénétraient dans le pays quand revenait l’année nouvelle. Comme on enterrait un homme, voici que l’on aperçut une de ces bandes, et l’on jeta l’homme dans le sépulcre d’Elisée. L’homme toucha les os d’Elisée, et il reprit vie, et se leva sur ses pieds.

2 Rois 13:20-21

Dans le Nouveau Testament, on peut voir que les objets ayant appartenu au Christ ou aux apôtres permettent la guérison de nombreux individus par simple contact physique.

Les gens de l’endroit, l’ayant reconnu, envoyèrent des messagers dans tous les environs, et on lui amena tous les malades. Et ils le priaient de leur laisser seulement toucher la houppe de son manteau, et tous ceux qui la touchèrent furent guéris.

Matthieu 14:35-36

Comme Jésus y allait, et qu’il était pressé par la foule, une femme affligée d’un flux de sang depuis douze ans, et qui avait dépensé tout son bien en médecins, sans qu’aucun eût pu la guérir, s’approcha de lui par derrière et toucha la houppe de son manteau. A l’instant son flux de sang s’arrêta.

Luc 8:43-44

Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on appliquait sur les malades des mouchoirs et des ceintures qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits mauvais étaient chassés.

Actes 19:11-12

On pourrait se demander si cela est encore valable après leur mort mais comme nous pouvons le voir avec le cas des os du prophète Elisée dans la Bible ou les très nombreux cas de guérisons miraculeuses rapportés encore aujourd’hui à travers les reliques.

reliques os d'un saint

III. La vénération des reliques, une pratique établie depuis le 1er siècle dans le christianisme

Depuis le temps des apôtres, on construit des autels pour pouvoir célébrer la messe, dans chacun de ces autels nous y plaçons les reliques d’un saint. Cette pratique trouve d’abord racine dans la Bible.

Je vis sous l’autel les âmes de ceux qui furent égorgés à cause de la parole de Dieu et du témoignage qu’ils avaient porté.

Apocalypse 6:9

C’est une pratique qui est également attestée depuis les premiers siècles du christianisme.

Saint Ignace d’Antioche (107 ap -J-C)

Il n’est resté que les plus durs de ses saints os qui ont été reportés à Antioche et renfermés dans une châsse comme un trésor inestimable laissé à la sainte Eglise en considération de ce martyr. »

Actes du martyre (Chapitre VI)

Il est intéressant de rappeler que l’Église conserve plusieurs reliques d’une importance exceptionnelle. Parmi elles, on compte le crâne de saint Jean-Baptiste, la couronne d’épines du Christ, conservée à Paris et exposée dans la cathédrale Notre-Dame, le Saint Suaire du Christ, ainsi que les ossements de saint Pierre, reposant sous la basilique qui porte son nom au Vatican.

Cependant, il est vrai qu’au Moyen Âge, plusieurs fausses reliques furent fabriquées. C’est pourquoi, pour qu’une relique soit reconnue comme authentique, il faut un certificat de l’évêque ayant instruit la cause du saint, ainsi qu’un sceau de cet évêque apposé sur la cire du reliquaire.

Sainte Bakhita, corps incorruptible

IV. Les miracles liés aux reliques dans l’époque moderne

1) Les corps incorruptibles

Un corps incorruptible est le corps d’un saint qui est retrouvé plusieurs années après sa mort totalement ou partiellement intact plusieurs années après sa mort et qui ne se décompose pas.

On parle alors de conservation miraculeuse car normalement le corps humain se décompose à partir de 24 à 48h, il entre normalement dans le phénomène de putréfaction avec une très mauvaise odeur qui apparaît.

Une des caractéristiques des corps incorruptibles c’est qu’ils sont toujours accompagnés d’une même et bonne odeur qu’on appelle “l’odeur de sainteté”.

Il existe aujourd’hui une centaine de corps incorruptibles conservés par l’Eglise et leur conservation est reconnue comme miraculeuse et non explicable scientifiquement.

Au-delà même de ce phénomène miraculeux, de nombreux miracles sont attesté auprès de ses corps comme des conversions et des guérisons de maladies incurables.

On peut citer par exemple le nombre de miracles inscrits aux archives du monastère où était entreposé le corps de saint Charbel avec plus de 29 349 miracles recensés.

relique du crâne de saint thomas d'acquin

2) Les guérisons miraculeuses

Les guérisons miraculeuses auprès des reliques sont multiples.

On peut citer :

  • Matheus, un enfant de 4 ans qui vomissait après chaque repas, avait été diagnostiqué comme atteint d’une maladie incurable. Selon les médecins, il devait mourir à l’âge de 5 ans. Sa famille a reçu un vêtement de Saint Carlo Acutis, qui constituait donc une relique. Après que l’enfant l’a touché, il fut totalement guéri.
  • Monika Besra a été guérie d’une tumeur cancéreuse après l’apposition sur son ventre d’une médaille bénite par Sainte Mère Théresa.
  • Sorino Yanomami fut agressé par un jaguar, subissant une fracture du crâne. Des morceaux de son cerveau furent retrouvés au sol. Des sœurs placèrent des reliques du bienheureux Allamano sous son oreiller, et dix jours après l’opération, il fut complètement guéri, sans aucune séquelle. La récupération fut jugée anormalement rapide, et l’absence de séquelles demeure surprenante.

Ainsi, la vénération des reliques est un acte qui va bien au-delà de la superstition ou de la recherche d’un talisman magique. Elle est au cœur de la foi catholique, articulant deux réalités fondamentales :

  • L’affirmation de l’Incarnation : En honorant le corps des saints, l’Église célèbre l’union du spirituel et du matériel réalisée par Jésus. Elle réaffirme la dignité du corps, destiné à être un temple de l’Esprit Saint et promis à la résurrection de la chaire.
  • L’expression de la Communion des Saints : Les reliques offrent un lien tangible avec nos grands frères dans la foi. Elles rappellent que l’Église est unie par-delà la mort et invitent les fidèles à solliciter l’intercession du Saint, renforçant l’espérance en la vie future.
    Pour conclure, la vénération des reliques n’est pas une pratique dépassée, mais un acte de foi profond qui honore la vie des saints et la promesse du salut (corps et âme) obtenu par le Christ.