L’intercession des saints dans l’Église primitive ?

L’intercession des saints n’est pas une invention tardive de l’Église. C’est une pratique ancienne et universelle, qui remonte aux origines du christianisme. Les premiers chrétiens demandaient déjà aux saints de prier pour eux. Ils vénéraient leurs reliques, leurs tombeaux, et leurs images. Ils célébraient leurs fêtes, et les invoquaient dans leurs prières.

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Nous avons de nombreux témoignages historiques de cette pratique, qui remonte aux temps des apôtres (1er siècle) et qui s’est répandue dans toute l’Église. Voici plusieurs extraits d’évêques des 2 premiers siècles du christianisme :

Hermas [80 AD]

« [Le berger a dit :] ‘Mais ceux qui sont faibles et paresseux dans la prière, hésitent à demander quoi que ce soit au Seigneur ; mais le Seigneur est plein de compassion et donne sans faute à tous ceux qui le lui demandent. Mais toi, [Hermas,] ayant été fortifié par le saint ange [tu as vu], et ayant obtenu de lui une telle intercession, et n’étant pas paresseux, pourquoi ne demandes-tu pas l’intelligence du Seigneur, et ne la reçois-tu pas de lui ? ( Le Berger  3:5:4 [AD 80]).

[ Hermas était le frère de l’évêque de Rome Pie Ier, le 10e pape. Il fut disciple de saint Paul, tout comme Clément de Rome. Eusèbe de Césarée affirme que Hermas est celui que l’apôtre Paul salua dans son Épître aux Romains (romains 16:14).

Clément de Rome [AD 30-100] [Disciple direct de Paul et Pierre, 4e pape]

 Prions donc aussi pour ceux qui sont tombés dans un péché, afin que la douceur et l’humilité leur soient données, afin qu’ils se soumettent, non à nous, mais à la volonté de Dieu. Car de cette manière, ils obtiendront de nous un souvenir fructueux et parfait, avec de la sympathie pour eux, à la fois dans nos prières à Dieu et dans notre mention d’eux aux saints

(Première épître de Clément aux Corinthiens [90 AD])

Clément d’Alexandrie [ AD 150-215]

les yeux fixés sur les glorieux modèles, et contemplant les nobles devanciers qui l’ont précédé dans la perfection, les patriarches, les prophètes, les anges sans nombre qui veillent sur nous, et enfin le Seigneur qui nous a enseigné, par ses paroles et ses exemples, qu’il nous était possible 635 d’arriver aux sublimités de cette vie.Il y a mieux. Il prie avec les anges, lui, ange de la terre, jamais un moment hors de la sainte milice. Il a beau prier seul : il a tout le chœur des vertus célestes pour assistant. (Stormates VII [ AD 150-215])

« Ainsi est-il [le vrai chrétien] toujours pur pour la prière. Il prie aussi dans la société des anges, comme étant déjà de rang angélique, et il n’est jamais hors de leur sainte garde ; et bien qu’il prie seul, il a le chœur des saints debout avec lui [en prière] » ( Stormates  7:12 [ AD 150-215]).

Hippolyte de Rome [AD 204].

Appel aux trois compagnons de Daniel] Pensez à moi, je vous en supplie, afin que j’obtienne avec vous le même sort de martyre. » Sur Daniel, 11:30

Origène [AD 185-253]

« Mais ce n’est pas le souverain sacrificateur [le Christ] qui prie seul pour ceux qui prient sincèrement, mais aussi les anges. . . ainsi que les âmes des saints qui se sont déjà endormies » ( Prière : 11 [AD 185-253]).

Sub tuum [200-300 Ap J-C]

Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers délivre-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie. Amen. (Sub tuum præsidium [200-300 Ap J-C])

Cyprien de Carthage [200-258 AD], écrivant au pape Corneille de Rome

« Rappelons-nous les uns les autres en accord et à l’unanimité. De part et d’autre, prions toujours les uns pour les autres. Relâchons les fardeaux et les afflictions par l’amour mutuel, que si l’un d’entre nous, par la rapidité de la condescendance divine, ira donc d’abord, notre amour peut continuer en présence du Seigneur, et nos prières pour nos frères et sœurs qui ne cessent pas en présence de la miséricorde du Père » (Lettre 56/60) 

Méthode d’Olympe [250-313]

« C’est pourquoi nous vous prions, la plus excellente des femmes, qui se glorifie de la confiance de vos honneurs maternels, de nous garder sans cesse en mémoire. O Sainte Mère de Dieu, souviens toi de dis je de nous qui faisons notre fierté en toi et qui dans les hymnes augustes, célébrons le souvenir qui vivra toujours et ne s’effacera jamais.

Et toi aussi, O Vénérable Siméon, premier serveur de notre sainte religion, et maître de la résurrection des fidèles, Soit notre (saint) patron et notre avocat auprès du Dieu Sauveur, que tu as été jugé digne de recevoir dans tes bras ». Avec vous, nous chantons nos louanges au Christ, qui a le pouvoir de vie et de mort en disant : « Tu es la vrai lumière,  issu de la vrai lumière,  le vrai Dieu engendré du vrai Dieu ». (Oraison sur Siméon et Anne 14)

Ces exemples montrent que l’intercession des saints est une réalité biblique, théologique, et historique, qui fait partie de la foi et de la vie de l’Église.

• Elle n’est pas contraire à la médiation et à l’intercession de Jésus, mais elle en découle et elle y participe.
• Elle n’est pas une déviation de la prière, mais une expression de la communion des saints.
• Elle n’est pas une superstition, mais une confiance en la puissance et en la miséricorde de Dieu.

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