Le chemin de croix

Avez-vous déjà entendu parler du chemin de croix ? Derrière cette appellation, se cache toute une histoire et une tradition aujourd’hui enracinée au sein de l’Eglise catholique et appliquée par les fidèles en signe de dévotion. Cet article a pour but de retracer son histoire afin de comprendre quelle est, de nos jours, sa place dans la vie de l’Eglise et de permettre une pratique du chemin de croix faite en pleine conscience de sa signification. Qu’est-ce que le chemin de croix et comment apporte-t-il des bienfaits aux fidèles tout en restant biblique ? Le présent article se divise en trois parties : nous explorerons d’abord la nature et le contenu du chemin de croix, puis son impact sur les fidèles, et enfin son évolution en tant que tradition catholique.

I. Qu’est-ce que le chemin de croix et en quoi consiste-t-il ?

L’Evêque Jachiet Denis.
Auteur : Michel Poumy / Photo du diocèse de Paris

Ce qu’on appelle « Chemin de croix » (Via Crucis en latin) est une forme de pèlerinage méditatif qui marque une des périodes fortes du temps pascal par la commémoration de la Passion du Christ.
(Récit de la Passion en Mt 21,1-27,66 ; Mc 14,1-15,47 ; Lc 22,1-23,56 ; Jn 18,1-19,4)

Ce pèlerinage est une dévotion catholique qui n’appartient pas à la liturgie de l’Eglise (comme la messe ou la célébration des sacrements) mais qui reste très recommandée par nos papes !

Ce moyen de méditation permet la contemplation active du chemin vers la mort que Jésus a fait, afin de revivre les évènements de la Passion du Christ et de réfléchir à leurs significations. Cette pratique garde son importance car elle a pour but d’honorer le Christ Rédempteur et de faire l’expérience de l’amour que révèle son attitude.

Autrement dit, le chemin de croix aide à entrer dans le mystère de l’amour de
Dieu manifesté en son Fils unique, Jésus-Christ !

Alors comment mettre en pratique le chemin de croix ?

Traditionnellement, les paroisses célèbrent le chemin de croix à 15h, heure de la mort de Jésus, durant les vendredis de Carême et spécialement le Vendredi Saint. Pour cela, on suit ce qu’on appelle les « stations du chemin de croix » (ou les étapes) qui illustrent le déroulement de la condamnation de Jésus.

Qu’est-ce que les stations ?

Le chemin de croix possède deux types de stations au nombre de quatorze : Les stations traditionnelles et les stations évangéliques. La différence entre ces deux types de stations est que la première possède cinq étapes provenant de la Tradition de l’Eglise tandis que la seconde provient strictement de l’Evangile (d’où leur nom respectif).

Contrairement aux stations traditionnelles du chemin de croix, le pape Jean Paul II a homologué les stations évangéliques en 1991. Ce chemin de croix supprime les cinq stations sans références bibliques du chemin de croix traditionnel… :

  • Les trois chutes de Jésus
  • « Jésus rencontre sa Mère »
  • « Véronique essuie la face de Jésus »

…pour les remplacer par d’autres stations inspirées de l’Evangile :

  • « Jésus au jardin des oliviers »
  • « Jésus, trahi par Judas, est arrêté »
  • « Jésus est renié par Pierre »
  • « Jésus est flagellé et couronné d’épines »
  • « Jésus promet son Royaume au bon larron »

Quelles sont les manières d’accomplir un chemin de croix ?

Mgr Michel Gueguen.
Auteur : Trung-Hieu Do / Photo du diocèse de Paris

Le chemin de croix peut être effectué de manière processionnelle et communautaire, impliquant une marche en file ou groupée avec un prêtre (ou un diacre), portant une croix pour se déplacer de station en station.

Il peut aussi se faire de manière privée, c’est-à-dire à l’aide de représentations pour chaque station, de prières et de passages des évangiles correspondants pour méditer là-dessus.

II. Les effets du chemin de croix

Premièrement, accomplir un chemin de croix éveille en nous les sentiments de compassion et de gratitude envers le Seigneur qui nous a aimé jusqu’à la mort. Deuxièmement, trois aspects propres au chemin de croix cités ci-dessous ont un impact sur le fidèle :

III. Comment le chemin de croix est-il devenu une tradition catholique à part entière ?

Xe station : « Jésus est dépouillé de ses vêtements »
Auteur : Trung-Hieu Do / Photo du diocèse de Paris

Pour comprendre comment le chemin de croix est devenu une tradition catholique, remontons aux origines !

Tout a commencé à Jérusalem, la Ville sainte, au IVe siècle après Jésus-Christ. À ce moment-là, les premiers chemins de croix apparaissent, parcourus par les premiers chrétiens depuis le tribunal de Pilate jusqu’au Calvaire. Rapidement, il devient le Pèlerinage de Jérusalem et aussi une tradition pascale.

Ce n’est qu’à partir du XIVe siècle que le chemin de croix est exporté hors de Jérusalem. Premièrement en Italie puis dans le reste de l’Europe par des pèlerins, notamment les franciscains, revenus de Jérusalem. A cette époque, peu de gens savaient lire et écrire, cette exportation a donc permis aux analphabètes de connaître et mémoriser les évènements de la crucifixion du Christ.

Un siècle plus tard, au XVe siècle, les fidèles hors de Jérusalem commencent à ériger des représentations des épisodes de la Passion du Christ pour permettre une meilleure méditation de ses souffrances.

Ensuite, à la fin du XVIIe siècle, ils ont fixé le nombre de stations du chemin de croix à quatorze (nombre qui, avant ce siècle, variait). Ce sont les papes Clément XII et Benoît XIV qui ont contribué au développement du chemin de croix au sein de l’Eglise.

Enfin, à Lourdes, ils ont ajouté une XVe station en 1958.

« Avec Marie, dans l’espérance de la résurrection du Christ »

Cependant, toutes les paroisses ne la commémorent pas nécessairement.

Conclusion

En somme, le chemin de croix est une pratique chrétienne et bibliquement fondée puisqu’il se base sur le cœur du récit des Evangiles. Nous avons appris que le chemin de croix accorde beaucoup de bénéfices au chrétien car il lui permet de mieux comprendre le sacrifice de Jésus-Christ à la Croix pour nous. Pour les carêmes à venir, il est disponible de profiter des chemins de croix pour prier et méditer avec d’autres frères et sœurs en Christ, ce qui renforcera notre préparation à la résurrection du Christ et nous permettra de dire, à l’unisson, à Pâques :

« Alléluia, il est ressuscité ! »

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