Lorsqu’on parle de la Bible, on imagine souvent un seul livre. Pourtant, elle est en réalité une collection de plusieurs écrits, rédigés sur des milliers d’années par des auteurs inspirés par Dieu. Comprendre la notion de canon biblique est essentiel pour approfondir notre compréhension de la Révélation de Dieu.

L’origine du mot « canon »

Le terme « canon » vient du grec ancien κανών (kanôn), qui signifie « règle » ou « norme ». À l’origine, il désignait un instrument de mesure. Par extension, ce mot a été appliqué au domaine théologique pour désigner les livres considérés comme inspirés par Dieu et faisant autorité dans la foi chrétienne.

La composition du Canon Biblique

Le canon biblique est composé de 73 livres répartis en deux parties :

L’Ancien Testament (46 livres)

Il comprend plusieurs catégories :

  • La Torah (les 5 premiers livres)
  • Les Prophètes
  • Les Livres historiques
  • Les Livres poétiques et sapientiaux
  • Les Deutérocanoniques (livres acceptés par l’Église catholique, mais rejetés par certaines confessions. Ces livres sont originalement rédigés en grec et non en hébreu.)

Ces écrits posent les bases de la foi, des lois et des récits historiques d’Israël.

L’Ancien Testament catholique repose en grande partie sur la Septante (LXX), une traduction grecque des Écritures hébraïques réalisée au IIIe et IIe siècle av. J.-C. à Alexandrie. Cette version inclut plusieurs livres que l’on ne retrouve pas dans le canon juif de Jérusalem.

Le Nouveau Testament (27 livres) :

Le Nouveau Testament se compose de 27 livres qui relatent la vie, la mission et les enseignements de Jésus-Christ. Plus précisément, il inclut les quatre Évangiles, qui racontent ses actes, ses paroles et sa résurrection. Ensuite, les Actes des Apôtres détaillent la naissance et l’expansion de l’Église chrétienne. De plus, les lettres des apôtres adressent des enseignements, des conseils et des exhortations aux premières communautés chrétiennes. Enfin, l’Apocalypse de Jean offre une vision prophétique de la fin des temps, de la lutte entre le bien et le mal, et de la victoire finale du Christ.

Les critères pour canoniser un livre :

L’acceptation d’un livre dans le canon biblique repose sur plusieurs critères :

  • L’Autorité apostolique : Tout d’abord, un livre devait être lié aux apôtres. Il devait être écrit par un apôtre ou un disciple reconnu. Par ailleurs, s’il n’était pas directement attribué à eux, il devait au moins être approuvé par eux.
  • L’Usage universel et Traditionnel : Ensuite, le livre devait être largement accepté et utilisé par les premières communautés chrétiennes dans leur culte et leur liturgie. Un livre largement lu et cité par les premiers chrétiens dans différentes régions, sans contestation majeure, avait plus de chances d’être accepté dans le canon.
  • L’Eglise : Chargée de transmettre fidèlement la Parole de Dieu, l’Eglise a reçu du Christ, sous l’assistance de l’Esprit Saint, la mission de discerner et d’interpréter de façon authentique les Écritures. Donc, elle ne se place pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais à son service. La Sainte Tradition et la Sainte Écriture constituent un unique dépôt sacré confié à l’Église, qui, en communion avec le peuple de Dieu et sous la conduite du Magistère, veille à en conserver, expliquer et proclamer fidèlement le message divin. L’Église a donc autorité pour reconnaître les textes saints appartenant au canon biblique. Comme l’enseigne 1 Timothée 3,15 :

L’Église est colonne et appui de la vérité appelée à garder et transmettre ce qui a été révélé par Dieu.

  • L’orthodoxie : Enfin, le contenu devait être conforme aux enseignements des apôtres. Ainsi, tout livre contredisant des doctrines essentielles, comme les natures divine et humaine de Jésus-Christ, la Trinité ou le salut par la grâce, était rejeté. Dès lors, il devait affirmer la révélation chrétienne sans introduire d’idées étrangères.

La formation du canon biblique :

Après 70 apr. J.-C., le judaïsme rabbinique a restreint son canon. Ainsi, il a exclu les deutérocanoniques. Par conséquent, cette décision a influencé certaines branches chrétiennes.

À partir du IVe siècle, l’Église a organisé des conciles pour établir le canon biblique.

En 382, le Concile de Rome, présidé par le pape Damase et en présence de saint Jérôme, a dressé la première liste catholique. Toutefois, cette liste n’avait qu’une portée régionale et non œcuménique.

Plus tard, le Concile de Florence (1437-1441) a confirmé cette liste. Ensuite, le Concile de Trente (1545-1563) l’a définitivement fixée à 73 livres avec une portée œcuménique et dogmatique.

Grâce à ces conciles, l’Église a déterminé quels écrits étaient inspirés par Dieu et faisaient autorité pour la foi chrétienne.

C’est la Tradition apostolique qui a fait discerner à l’Église quels écrits devaient être comptés dans la liste des Livres Saints. Cette liste complète est appelée ‘canon’ des Écritures. Elle comprend pour l’Ancien Testament 46 écrits et pour le Nouveau 27.
CEC, n° 120

Conclusion :

  1. Le canon biblique est l’ensemble des livres reconnus comme inspirés par Dieu.
  2. Il comprend 46 livres pour l’Ancien Testament et 27 livres pour le Nouveau Testament.
  3. Les critères de canonisation incluent l’autorité apostolique, l’usage universel, l’autorité de l’Église et l’orthodoxie.
  4. La reconnaissance du canon biblique a nécessité plusieurs siècles et a été discernée au sein de l’Église.

En comprenant la formation du canon, on saisit ainsi pourquoi ces livres sont au cœur de la foi chrétienne.

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