L’Assomption, fêtée le 15 août, commémore la montée au ciel de la vierge Marie, corps et âme à la fin de sa vie terrestre.
Dans cet article nous allons voir :
Le 15 août, l’Assomption est souvent accompagnée de grandes processions dans les rues. Si vous souhaitez y participer, renseignez-vous auprès de votre diocèse ou des événements catholiques organisés dans votre ville.
À Paris, par exemple, de grandes processions mariales sont organisées chaque année.
I. Qu’est-ce que l’Assomption ?
L’Assomption a été dogmatisé par le pape Pie XII en 1950. Cependant cette croyance existait déjà depuis les premiers siècles et s’appuie sur la Bible ainsi que les écrits des premiers chrétiens. D’ailleurs cette croyance existe également chez les chrétiens orthodoxes sous le nom de “dormition”.
L’Assomption concerne Marie, la mère de Jésus qui, à la fin de sa vie terrestre fut élevée corps et âme au ciel afin d’y rejoindre son fils.
Elle reçut ce privilège en tant que mère de notre Seigneur, en tant que servante fidèle de Dieu et par son état de grâce ou Immaculée Conception.
L’ange étant entré où elle était, lui dit : “Je vous salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes.”
Luc 1:28
Son corps ne pouvait donc pas être laissé à la corruption et à la profanation sur Terre.
Marie n’est pas la seule à être montée au ciel de cette manière. Ce fut également le cas du prophète Élie (2 Rois 2 :11) et du patriarche Enoch (Genèse 5:24) dans l’ancien testament.
II. D’où vient l’Assomption ?
1. Les origines bibliques
Dans la fin du chapitre 11 et le chapitre 12 du livre d’Apocalypse, nous voyons l’arche de la nouvelle alliance montée au ciel. Cette arche est décrite comme étant une femme couronnée de 12 étoiles et ayant enfanté celui qu’on appelle le Christ or cette femme c’est Marie, la mère de Jésus.
Or, elle donna le jour à un enfant mâle, qui doit gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer ; et son enfant fut enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône
Apocalypse 12:5
La vierge Marie a toujours été présentée chez les premiers chrétiens comme la nouvelle arche d’alliance car elle a contenu la parole de Dieu vivante faite chaire en elle, c’est à dire Jésus.
Elle est aussi associée à la nouvelle Eve car elle a accompli la prophétie du livre de la Genèse
Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci te meurtrira à la tête, et tu la meurtriras au talon.
Genèse 3:15
Nous pouvons voir cette femme qui écrasera le serpent dont il est fait référence dans le chapitre 12 du livre d’apocalypse sous forme de dragon qui représente le démon.
On peut aussi citer :
De même donc qu’Ève, en désobéissant, devint cause de mort pour elle-même et pour tout le genre humain, de même Marie, la Vierge, devint, en obéissant, cause de salut pour elle-même et pour tout le genre humain.
Saint Irénée (122-200 ap J-C)
2. Les origines apostoliques
L’Assomption trouve aussi ses fondements et son récit dans les premiers siècles du christianisme.
Comme les corps des saints, cependant, elle a été honorée pour son caractère et sa compréhension. Et si je devais dire quelque chose de plus en sa louange, elle est comme Élie, qui était vierge du sein de sa mère, est toujours restée ainsi, et a été enlevée, mais n’a pas vu la mort
Épiphane de Salamine (Panarion d’Épiphane (vers 350))
On trouve aussi plusieurs récits de l’Assomptions dans les manuscrits de Transitus traduits en plusieurs langues tel que le grec, le syriaque, le latin ou le guèze (langue de l’Ethiopie) et trouvé dans différentes régions du monde. Ces manuscrits dateraient selon les historiens entre le deuxième et le sixième siècle selon les manuscrits.
On peut aussi comprendre la logique de l’Assomption de la Vierge Marie d’un point de vue historique.
Dès les premiers siècles, les chrétiens accordent une grande importance aux reliques : les corps et les os des saints, ainsi que les objets qui leur ont appartenu sont soigneusement conservés.
Cette vénération des reliques trouve ses racines dans l’Ancien Testament, par exemple avec les ossements du patriarche Joseph ou du prophète Élisée.
Au fil des siècles, l’Église a conservé des reliques de nombreux apôtres et saints. Pourtant, un fait surprend : alors que l’on possède des restes corporels de tous les saints connus, il n’existe aucune relique corporelle de la Vierge Marie, seulement des vêtements qui lui auraient appartenu.
Or, Marie est la Mère du Seigneur, occupant la plus haute place parmi les saints. Cette absence de reliques corporelles s’explique par la foi de l’Église : Marie a été élevée corps et âme dans la gloire du ciel.
L’Assomption de la Vierge Marie n’est donc pas une simple tradition pieuse, mais une vérité de foi enracinée dans l’Écriture, la Tradition apostolique et l’histoire même de l’Église. En Marie, Dieu nous donne un signe lumineux de notre destinée : comme elle, si nous restons fidèles au Christ, nous sommes appelés à ressusciter et à partager un jour la gloire du ciel, corps et âme, dans la communion éternelle avec Lui.