Qu’est ce que l’hérésie ?

Dès les premiers siècles, l’Église a défendu la foi apostolique contre l’arianisme, le docétisme et le pélagianisme. Ces idées contraires à la vraie foi sont des hérésies. Comprendre l’hérésie, c’est comprendre et protéger notre foi.

Le mot hérésie vient du grec ancien αἵρεσις (haíresis), qui signifie à l’origine « choix », « action de choisir » ce choix se caractérise par la choix de la réduction du mystère de Dieu revelé.

Qu’est ce qu’une hérésie et qui est concerné ?

Rappelons l’enseignement de l’église dans le catéchisme concernant l’hérésie :


« L’hérésie est la négation obstinée, après la réception du baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou bien le doute obstiné sur cette vérité. »
(cf. CEC n°2089, dans la section sur le premier commandement)

Plusieurs conditions sont nécessaires pour être hérétique c’est-à-dire dans l’hérésie :

Il faut être baptisé et donc cela implique une rupture avec la foi à laquelle on a adhéré. Un non-chrétien ne peut pas être qualifié d’hérétique mais sera plutôt nommé “incroyant” ou “ignorant”.

  • Le rejet doit concerner une vérité révélée par Dieu :

Catéchisme de l’Eglise catholique §88

Le Magistère de l’Église engage pleinement l’autorité reçue du Christ quand il définit des dogmes, c’est-à-dire quand il propose, sous une forme obligeant le peuple chrétien à une adhésion irrévocable de Foi, des vérités contenues dans la Révélation divine ou bien quand il propose de manière définitive des vérités ayant avec celles-là un lien nécessaire.

  • L’obstination dans l’erreur, la volonté libre de persister dans l’erreur après avoir été éclairé par l’enseignement de l’Eglise :

Mais nous connaissons parfaitement aussi ce dogme catholique : qu’en dehors de l’Eglise on ne peut se sauver, qu’il est impossible d’obtenir le salut éternel en se montrant rebelle à l’autorité et aux décisions de cette Eglise, en demeurant opiniâtrement séparé de son unité et de la communion du Pontife romain, successeur de Pierre, à qui a été confiée par le Sauveur la garde de la vigne.

Lettre encyclique Quanto conficiamur– Pie IX

Après ces points essentiels, distinguons les types d’hérésies. Les connaître est crucial pour porter un juste jugement.

L’hérésie formelle et matérielle

L’hérésie formelle concerne celui qui rejette consciemment une vérité de foi après l’enseignement éclairé de l’Église.

Exemple : Une personne baptisée niant volontairement la divinité du Christ malgré l’enseignement de l’église.

Cet état d’esprit obstiné, mentionné par le droit canonique, peut mener à l’hérésie stricte, voire à l’excommunication.

L’hérésie matérielle concerne quelqu’un qui professe ou suit une erreur sur la foi. Il n’a pas conscience de son erreur ou sans la volonté de s’opposer a la vérité.
Exemple : Une personne baptisé qui croit que Jésus n’est pas Dieu a cause d’un mauvais catéchisme

Dans ce cas, il n’y a pas de faute formelle, et l’Église répond par la pédagogie et la charité. L’Église va donc chercher à éclairer plutôt que condamner.

Les conséquences de l’hérésie

L’hérésie est un obstacle à la juste connaissance de Dieu, elle empêche l’homme d’accomplir le premier et plus grand des commandements, le but meme de notre existence

Qu’il n’y ait point de divisions entre vous, mais soyez unis dans un même esprit et un même sentiment
(1 Co 1,10)

L’hérésie fait donc souffrir l’Église dans son unité visible et invisible. Elle blesse son témoignage, car un corps divisé annonce difficilement la paix de l’Évangile.

Les hérésies ont souvent eu des conséquences durables sur la société et la culture. Certaines ont entraîné des divisions profondes, comme le schisme arien ou la Réforme protestante, qui ont marqué la chrétienté pendant des siècles

Comment réagir face a l’hérésie

A chaque nouvelle hérésie l’Eglise se réunit sous forme de concile comme dans Actes 15 et entame un dialogue avec le parti opposé. Le plus célèbre est le Concile de Nicée en 325, convoqué pour répondre à l’hérésie d’Arius, qui niait la divinité du Christ. C’est là que fut proclamée la foi que nous récitons encore aujourd’hui : « Jésus-Christ, vrai Dieu né du vrai Dieu ». Là est la meilleure méthode pour l’église de traiter ces hérésies.

À chaque époque, ces assemblées ont été des moments de lumière, où l’Esprit Saint a guidé l’Église pour garder l’unité dans la vérité.

Les fidèles laïcs ont toujours joué un rôle important pour protéger et transmettre la foi. Ils ne se contentent pas d’observer de loin : ils participent activement à la vie de l’Église et à sa mission. Face aux erreurs, leur manière d’agir doit rester fidèle, éclairée et pleine de charité. Face a un prêtre, un catéchiste, ou n’importe quelle personne qui ne dit pas la vérité sur le catholicisme, il ne faut pas hésiter à le reprendre/lui demander des éclaircissements. En effet, lorsqu’on aime Dieu et son prochain, on ne permet pas qu’on dise des faussetés sur Dieu et le laisser dans l’erreur tout cela se déroule dans un cadre de charité et d’amour du prochain comme le prescrit l’évangile.

Conclusion

Dieu a donné une diversité de dons (Éphésiens 4:11, 1 Co 12:5). Grâce à ces dons, de nombreux auteurs courageux ont défendu la foi. Ancrés dans la tradition de l’Église, leurs écrits offrent des exposés clairs de la foi catholique et des réponses aux hérétiques. Ainsi le baptisé est appelé a adherer a l’intégralité de la foi le magistère de l’église est un soutien a celui qui veut aller au coeur de la foi.

Ainsi, Galates 1:8 dit :

Pourtant, si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un Évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème !