Les 7 Péchés Capitaux

Les péchés capitaux, définis comme des vices fondamentaux qui engendrent d’autres péchés, jouent un rôle crucial dans la morale chrétienne. Le concept a été développé par les Pères de l’Église, notamment Saint Grégoire le Grand et Saint Thomas d’Aquin. Le terme « capitaux » se réfère étymologiquement au « chapitre » et designe les grands domaines de la vie humaine dans lesquels nous sommes tentés et que nous pêchons. Les péchés capitaux sont donc essentiels dans la lutte spirituelle contre le péché. Ils servent de repères afin de reconnaître ces pêchés et dans la préparation du sacrement de la confession.

I. Origine

A. Origine dans la Bible

Les racines des péchés capitaux se trouvent dans les Écritures, avec des références indirectes :

« Il y a six choses que hait le Seigneur, il y en a sept qu’il a en horreur: le regard hautain, la langue menteuse, les mains qui font couler le sang innocent, le cœur qui médite des projets coupables, les pieds empressés à courir au mal, le faux témoin qui profère des mensonges, et celui qui sème la discorde entre frères. « 

Proverbes 6:16-19

De même, courir après la femme de son prochain : nul n’y touchera sans en être puni.

Proverbes 6:29

On retrouve également certaines de ces référènces indirectes dans les Épîtres de Paul notamment :

B. Leur place dans la théologie catholique

Évagre le Pontique, moine du IVe siècle, a formalisé les péchés capitaux, influençant la théologie chrétienne. Cette classification aide les chrétiens à à s’en détacher par la pratique des vertus opposées.

II. Analyse des 7 Péchés Capitaux

péchés capitaux d'orgueil

1. Les péchés capitaux : L’Orgueil

L’orgueil est l’exaltation de soi-même au détriment de la soumission à Dieu. Manifesté par l’arrogance et le narcissisme, l’orgueil éloigne l’âme de Dieu. C’est ce qu’on appel le péché angélique car il a conduit à la chute de plusieurs anges dont Lucifer. L’orgueil consiste à se croire supérieur aux autres et à refuser la souveraineté de Dieu dans nos vies. Il est aussi le péché qui mène à tout les autres.

« L’orgueil est à l’origine de tout péchés » Saint Augustin

En effet, l’orgueil alimente tous les autres péchés. C’est pour cela qu’on le considère comme le principal des péchés capitaux.

Une parabole de Jésus illustre bien ce péché qui nous fait croire que nous sommes meilleurs que les autres. (Luc 18:9-14)

Comment lutter contre ?

Le remède à l’orgueil est l’humilité, qui permet de reconnaître sa propre petitesse devant la grandeur de Dieu, de se reconnaître égal aux autre en dignité. Une vie de prière et un examen de conscience quotidien sur sa journée en analysant les péchés que nous avons pu commettre ainsi qu’une lecture de la parole de Dieu aide à s’éloigner de l’orgueil.

Dragon Smaug représentant l'avarice

2. Les péchés capitaux : L’Avarice

L’avarice est le désir excessif de posséder des biens matériels sans en jouir. Elle se manifeste par l’accumulation de richesses et le manque de générosité. Nous détachant des autres et de Dieu, ce péché est une forme d’idolâtrie du matériel, qui est contraire aux 10 commandements. La cupidité consiste à placer notre confiance dans les richesses matérielles plutôt que dans la providence divine.

L’avare, tel un dragon, garde son trésor sans jamais l’utiliser ou le partager. La référence connue qui symbolise très bien l’avarice est Smaug dans le Hobbit . En effet, l’avare met un plus grand amour dans les biens matériels qu’à Dieu, son prochain et lui même.

Plusieurs paraboles de Jésus montre le sort funeste de l’avare après la mort comme la parabole du riche et du pauvre (Luc 16:19-31)

Comment lutter contre ?

La charité, la vertu de justice et le détachement des biens matériels sont les remèdes contre l’avarice. La charité incite à l’amour envers autrui, tandis que la justice nous pousse à aider ceux qui sont dans le besoin, favorisant ainsi un esprit généreux envers les autres et permettant de se libérer de l’obsession pour l’accumulation de richesses.

Rappelons-nous le commandement du Christ qui définie la charité :

Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est là le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Matthieu 22:37

Nul ne peut servir deux maîtres: car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et la Richesse.

Matthieu 6:24

Rappelons-nous que sans la charité nous ne pouvons être sauvé ( 1 cor 13:2-3). Cependant il est important de mettre de l’intelligence et de la raison dans nos actes et ne pas non plus agir avec excès.

3. Les péchés capitaux : La Luxure

La luxure est la recherche immodérée des plaisirs charnels, comme la pornographie, la masturbation et la fornication. C’est d’ailleurs ce que nous révèle l’étymologie du mot qui signifie « excès ».

La luxure dégrade la dignité humaine et s’oppose à une sexualité saine et voulue par Dieu. On pourrait donc la caractérisée par une sexualité vécue de manière indigne qui relève plus d’un désir de se servir de l’autre pour son propre plaisir sexuel ou pulsions. La luxure détourne notre cœur de l’amour de Dieu et nous pousse à rechercher la satisfaction éphémère de nos propres désirs charnels.

Elle peut catégoriser tout actes sexuels en dehors du mariage entre un homme et une femme. Il peut aussi avoir péché de luxure au sein du mariage avec des pratiques qui nuisent à la dignité de l’autre pour assouvir son propre plaisir. Cela revient à se servir de l’autre comme d’un objet.

Comment lutter contre ?

Le remède à la luxure est la chasteté, qui permet de contrôler ses désirs charnels et d’orienter sa sexualité vers un amour véritable et respectueux de l’autre, préservant ainsi la pureté du corps et de l’esprit. La chasteté découle principalement de la tempérance (maîtrise de soi), qui aide à modérer nos désirs, et de la charité, qui guide vers un amour pur et désintéressé envers son prochain.

Pour lutter contre ces péchés il ne faut pas rentrer dans le dénigrement de soi ou se laisser dans les pensés qui veulent nous éloigner de Dieu à cause de notre indignité. Il faut persévérer dans le combat comme le dit Saint Paul et garder espérance en toute chose. Il est nécessaire d’être accompagné notamment à travers le sacrement de la confession.

4. L’Envie

L’envie est la tristesse face au bien d’autrui et le désir de posséder ce que les autres ont. Elle se manifeste donc par la jalousie, la médisance, et le ressentiment, causant division et rejet de la charité. Cette envie fragilise nos relations avec les autres et crée une atmosphère de compétitivité malsaine, entravant ainsi un véritable partage et un amour authentique avec les autres. L’envie nous empêche de reconnaître les bénédictions que Dieu accorde à chacun de nous de manière unique.

Un exemple classique illustrant l’envie est le personnage de Caïn dans la Bible (Genèse 4:3-8), dont le désir de surpasser son frère Abel l’a conduit à commettre l’acte tragique de fratricide.

Comment lutter contre ?

Pour combattre l’envie, il convient de cultiver la charité et la gratitude, en se réjouissant des bénédictions des autres et en reconnaissant la valeur de ce que l’on possède afin d’être heureux et de respecter notre prochain. La charité et la gratitude sont les clés pour surmonter l’envie et construire des relations empreintes d’amour et de bienveillance.

Il faut donc repousser les pensées envieuses sur les autres et avancer dans notre propre vie. Réjouissons nous pour le bonheur des autres malgré les épreuves que l’on peut traverser et faisons tout pour être la meilleur version de nous même pour le regard de Dieu et non celui des hommes.

péchés capitaux : la gourmandise

5. La Gourmandise

La gourmandise est le désir immodéré de nourriture et de boisson, au détriment de ces besoins naturels pour satisfaire ces envies. Elle se manifeste par des excès alimentaires et le gaspillage. La gourmandise éloigne d’une alimentation saine, au détriment de sa santé physique et spirituelle. Concrètement, la gourmandise engendre une perte de contrôle sur soi même et une détérioration de la capacité à apprécier la véritable valeur de la nourriture et de la vie. La gourmandise nous pousse à chercher la satisfaction dans la nourriture et les plaisirs terrestres plutôt que dans la communion spirituelle avec Dieu.

Un exemple classique illustrant la gourmandise est celui d’Ésaü dans la Bible (Genèse 25:29-34), qui, affamé et impulsif, échangea son droit d’aînesse contre un plat de lentilles, mettant ainsi en péril son héritage familial pour satisfaire une envie immédiate et éphémère.

Comment lutter contre ?

La vertu de tempérance, prônant la modération, constitue le remède parfait contre la gourmandise, permettant ainsi de maintenir un équilibre entre besoins corporels et spirituels.

Pour gagner en tempérance, il faut se forcer à faire des choses qui vont contre notre plaisir comme le jeûne, prendre des douches froides etc. Cette vertu nécessite de gagner en discipline, il est donc nécessaire de se mettre au sport, ce qui aura un effet contraire à la gourmandise, et sera bénéfique à notre corps et à notre Esprit. Comme le dit le célèbre proverbe : Un esprit saint dans un corps saint. Le sport peut aussi être un remède contre la dépression qui peut nous amené à la gourmandise.

En cultivant la tempérances par les exemples cités, on apprend à contrôler ses pulsions pour laisser place au développement d’une relation saine à la nourriture, invitant à savourer les plaisirs alimentaires de manière consciente et responsable. (la solution n’étant pas de tomber dans la privation !)

6. La Colère

La colère peut être une réaction excessive et incontrôlée face aux contrariétés, se manifestant par la violence verbale ou physique, la rancune, et la vengeance. La colère nous éloigne de la paix intérieure et de la compassion que Dieu nous invite à cultiver envers les autres.

Bien que cette émotion destructrice puisse entraîner des actions irréfléchies et des mots blessants, il est essentiel de distinguer une colère pécheresse, motivée par l’égoïsme et la violence, et une colère juste, guidée par des principes de justice et de vérité. Cette distinction est cruciale pour préserver des relations saines, tout en reconnaissant la légitimité d’une réaction juste, semblable à celle démontrée par Jésus chassant les marchands du Temple pour protéger la sainteté du lieu. (Mathieu 21:12-13).

Un exemple parfait d’une personne ayant cédé à la colère de façon pécheresse est Moïse. En effet, pris d’une colère incontrôlée, il frappe le rocher deux fois pour faire jaillir l’eau, désobéissant ainsi à Dieu (Nombres 20:7-13). Cette réaction impulsive lui vaut une punition divine et l’empêcha d’entrer dans la Terre Promise.

Comment lutter contre ?

La patience et la bienveillance sont les vertus opposées qui permettent de canaliser la colère et de maintenir la paix intérieure. En cultivant la patience, on apprend à maîtriser ses émotions et à agir de manière réfléchie face aux provocations. C’est d’ailleurs pour ça que l’on qualifie souvent la patience comme « mère de toutes les vertus » car elle fortifie la foi. La bienveillance, quant à elle, incite à la tolérance, à la compassion et au pardon envers ceux qui nous contrarient, favorisant ainsi des relations harmonieuses et pacifiques.

Cela nécessite un travail sur soi même dans le temps et ne remise en question.

7. La Paresse (Acedia)

La paresse, ou acédie, est un rejet de l’effort, caractérisé par une indifférence spirituelle. Elle se manifeste par la négligence des devoirs et le manque de zèle pour les choses de Dieu. Ce vice conduit à la stagnation spirituelle, à la perte de la foi active et à d’autres péchés. La paresse nous empêche de répondre pleinement à l’appel de Dieu et de vivre selon sa volonté pour notre vie.

Un exemple contemporain de paresse serait le personnage de Homer Simpson de la série animée « Les Simpson ». Homer est fréquemment représenté comme un individu paresseux, préférant des distractions comme regarder la télévision et évitant les tâches et responsabilités.

Comment lutter contre ?

Pour lutter contre la paresse, cultiver la rigueur en maintenant un engagement constant dans nos responsabilités quotidiennes est crucial. Renouveler notre zèle pour les tâches importantes aide à surmonter l’oisiveté et l’inaction. Cela permet de progresser vers une vie plus dynamique et productive.

Il faut donc organiser toutes ces journées et trouver des activités à faire comme le sport, le service, un projet, du théâtre ou toute autres activités. Souvent la paresse peut amené à d’autres péchés capitaux tels que la gourmandise, la luxure ou l’envie.

Conclusion

Les péchés capitaux sont des obstacles majeurs à la croissance spirituelle, enracinés dans des comportements pécheurs qui nécessitent une lutte constante pour les vaincre. Par la confession régulière, la pratique des vertus opposées et le soutien de la grâce divine, il est possible de affaiblir ces vices et de progresser vers la sainteté. En faisant preuve de vigilance spirituelle face à ces vices, et par un soutien communautaire, les chrétiens peuvent efficacement combattre les péchés capitaux et cheminer vers une vie conforme à l’enseignement de l’Église.

La confession :-> Lien vers l’article

Les vertus cardinales :-> Lien vers l’article

Les vertus théologales :-> Lien vers l’article