Le symbole des apôtres est la Profession de foi chrétienne la plus ancienne. Elle nous vient directement des apôtres et fut transmise par la Tradition jusqu’à aujourd’hui.
Le Symbole des apôtres est aussi le premier Credo qui est donc le résumé solennel de ce en quoi nous croyons.
Le Symbole des apôtres est aussi le Credo le plus récité par l’Eglise lors des messes dominicales et en début de chaque chapelets.
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Dans cet article nous allons prendre le temps d’approfondir chaque ligne du Symbole des apôtres ou Credo que nous récitons parfois trop vite sans méditer réellement sa profondeur.
Chaque phrase est comme un échelon pour monter vers notre Seigneur, une lumière pour éclairer notre chemin de foi.

Le Symbole des Apôtres : explication ligne par ligne
(1) Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.
Ici, dire « je crois », ce n’est pas simplement acquiescer quelque chose avec sa tête. C’est s’engager, dans tout son être, se reposer avec confiance sur Quelqu’un. Le chrétien ne croit pas d’abord à des idées, mais en un Dieu vivant. Et ce Dieu est Père : il ne domine pas par la force, mais il engendre, protège, et aime. Il est Tout-puissant, non pas dans un sens écrasant, mais dans sa capacité infinie à créer, à sauver, à transformer le mal en bien. Dieu a créé le ciel et la terre : tout vient de Lui, tout existe par Lui, et tout retourne à Lui. Il est l’Origine de la vie et sa Finalité.
(2) Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
Le cœur de notre foi est là : Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme. Il est le Christ, c’est-à-dire l’Oint, le Messie promis. Il est Fils unique du Père, engendré éternellement, partageant la même nature divine. Et pourtant, Il est aussi notre Seigneur : non pas un tyran, mais Celui qui règne par l’amour, par le don total de Lui-même. En Lui, nous reconnaissons à la fois la majesté divine et la proximité du Frère.
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(3) Qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie,
Cette double affirmation nous plonge dans le mystère de l’Incarnation. Jésus-Christ n’est pas venu par la volonté d’un homme, mais par l’œuvre du Saint-Esprit. Son origine est divine. Et pourtant, Il est né, comme chacun de nous, d’une femme, la Vierge Marie, pleine de grâce, qui a donné chair au Verbe éternel. Ici se rejoignent le ciel et la terre, la divinité et l’humanité, dans une union qui ne sera jamais défaite.
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(4) A souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli,
La foi chrétienne est incarnée dans l’histoire : Ponce Pilate n’est pas une figure symbolique, c’est un homme, un gouverneur romain, et c’est à une date réelle que Jésus-Christ a souffert. Le Christ n’a pas fait semblant d’être homme. Il a vécu notre douleur, enduré l’injustice, connu la mort. Sa croix est le sommet de son Amour, l’acte par lequel Il a porté nos péchés pour nous racheter.
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(5) Est descendu aux enfers ;
Mystère souvent oublié, et pourtant riche de lumière : Jésus-Christ est descendu dans le séjour des morts (aussi appelé « Shéol » dans la tradition juive). Il est allé chercher les âmes des justes, des âmes non corrompues depuis le début de l’humanité, pour leur ouvrir les portes du Ciel. Rien, pas même la mort, n’échappe à sa Miséricorde. Il est allé jusqu’au bout de notre condition humaine, pour nous en sauver de l’intérieur.
(6) Le troisième jour est ressuscité des morts ;
Voici le cœur brûlant de notre espérance. Le Christ est ressuscité, corps et âme, par sa propre puissance divine. Sa résurrection n’est pas une simple consolation : c’est la victoire définitive sur la mort, le sceau de notre rédemption. Si Jésus-Christ est ressuscité, alors tout peut être transformé, racheté, relevé. C’est cette foi qui a porté les martyrs, les saints, et tant d’humbles croyants.
(7) Est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant ;
Le Christ ressuscité n’est pas resté sur la terre. Il est monté dans la Gloire, non pour s’éloigner de nous, mais pour nous préparer une place. Assis à la droite du Père signifie qu’Il partage son autorité divine : non comme un subordonné, mais comme Fils consubstantiel, uni au Principe qu’est le Père. Il n’est pas second en dignité, mais dans l’ordre d’action : le Père conçoit, le Fils accomplit. Cet abaissement est volontaire, fruit de l’amour. Il intercède sans cesse pour nous, et nous unit à Sa royauté. Sa gloire est désormais notre espérance : là où est le Christ, là est notre avenir.
(8) D’où Il viendra juger les vivants et les morts.
Le Christ reviendra. Son retour n’est pas une menace, mais une promesse de justice et de vérité. Il viendra mettre en lumière tout ce qui est caché, rétablir l’ordre du Royaume, sécher les larmes des justes, récompenser les humbles, et juger avec miséricorde. Nous n’attendons pas un jugement froid, mais le jugement de Celui qui nous a aimés jusqu’à la croix.
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(9) Je crois en l’Esprit-Saint,
L’Esprit-Saint, troisième Personne de la Trinité, est souvent le grand oublié de notre prière. Pourtant, c’est Lui qui nous sanctifie, qui fait de nous des enfants de Dieu, qui nous donne ses dons, qui prie en nous. Il est l’âme de l’Église, le Souffle du Christ ressuscité. Sans Lui, il n’y a pas de foi vivante, pas de charité, pas de prière vraie.
(10) À la sainte Église catholique, à la communion des saints,
L’Église n’est pas une simple institution : elle est sainte, parce qu’elle vient de Dieu, qu’elle est sanctifiée par Lui et qu’elle accomplit des choses saintes. Pourtant, ses membres pèlerins, encore en chemin sur la terre, sont pécheurs. C’est pourquoi on distingue l’Église pèlerine (nous, vivants), l’Église souffrante (les âmes du purgatoire) et l’Église triomphante (les Saints au ciel). Seuls les membres de l’Église pèlerine peuvent encore pécher. Mais dans l’Église, tous sont unis : vivants, pénitents et glorifiés. C’est la communion des saints : un lien invisible unit tous les baptisés. Dans l’Église, nous ne sommes jamais seuls.
Par ailleurs, le mot « catholique » signifie « universel ». Autrement dit, l’Église catholique est destinée à tous les peuples, sans exception. Elle est pour tous les Hommes, en tous temps et en tous lieux.
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(11) À la rémission des péchés,
Nous croyons que les péchés, même les plus lourds, peuvent être réellement pardonnés. Le Christ nous a donné les sacrements, et en particulier la confession, pour nous libérer, nous relever, nous restaurer. Ce pardon est un acte de puissance divine offert gratuitement, et non une simple consolation psychologique.
(12) À la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.
Notre foi ne s’arrête pas à la mort. Nous croyons à la résurrection de notre corps, pour vivre éternellement avec Dieu. Et cette vie éternelle n’est pas un rêve lointain : elle commence déjà, aujourd’hui, par la foi, la grâce et l’amour. L’Amen final est plus qu’un mot : c’est un acte de foi. En hébreu, amen signifie « c’est vrai », « qu’il en soit ainsi », ou encore « je m’appuie sur cela ». En le prononçant, nous scellons notre adhésion entière à ce que nous venons de proclamer : « Oui, Seigneur, je crois en tout cela, et je m’y confie. » C’est le sceau de notre confiance, le dernier mot de notre cœur.
Symbole des apôtres : Conclusion
En récitant le Symbole des Apôtres, nous ne faisons pas qu’énoncer des formules apprises par cœur : nous proclamons, avec foi et humilité, le cœur même de notre identité chrétienne. Chaque mot, chaque phrase porte en elle la richesse d’un mystère que l’Église médite et transmet depuis les origines.
Ce Credo est à la fois un ancrage pour notre foi et une invitation à vivre pleinement cette relation avec Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Il nous rappelle que notre foi n’est pas une simple croyance abstraite, mais une rencontre vivante avec un Dieu qui agit, qui sauve et qui nous attend.
Puissions nous, chaque fois que nous le récitons, le faire avec un cœur renouvelé, attentif et aimant, afin que cette prière devienne pour nous non seulement une profession de foi, mais aussi une source d’espérance et un guide dans notre marche vers le Ciel.