Noël nous fait souvent penser aux cadeaux et au père Noël mais c’est d’abord une des plus grandes fêtes chrétiennes qui célèbre la naissance du Christ.
Que célèbre-t-on le jour de Noël ?
À Noël nous célébrons la naissance de notre Seigneur Jésus Christ. C’est à dire la venue de Dieu qui se fait homme et qui naît de la vierge Marie par la grâce de l’esprit Saint.
C’est l’accomplissement de toutes les prophéties annonçant la venue du messie et de la venue de l’Emmanuel (Dieu avec nous). Dieu qui prend en Jésus la nature humaine et pas seulement notre apparence.
C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe: Voici que la Vierge a conçu, et elle enfante un fils, et elle lui donne le nom d’Emmanuel. (C’est à dire Dieu avec nous).
Isaïe 7:14
Cet événement marque le début du nouveau Testament et donc de la nouvelle alliance ainsi que le début de l’ère chrétienne.
Pourquoi célèbre-t-on Noël, le 25 décembre ?
Contrairement à ce que l’on entends souvent comme quoi Noël serait issu d’une fête païenne (Sol Invictus). Nous avons de fortes raisons de croire que Jésus est bel et bien née à cette date.
Saint Jean Chrysostome (IVe siècle) affirme que la naissance de Jésus a bien eu lieu en décembre.
D’après la Bible et l’archéologie, nous savons que le service au temple effectué par Zacharie, lors duquel il reçut l’annonce que sa femme Élisabeth serait enceinte, a eu lieu au mois de septembre. Nous verrons plus tard les éléments qui corroborent cette idée.
Quelque temps après, Élisabeth, sa femme, conçut. […] Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, auprès d’une vierge […] dont le nom était Marie.
Luc 1:24-27
Nous pouvons constater que Marie a conçu six mois après Élisabeth. Or, si Élisabeth a conçu en septembre, cela signifie que Marie a conçu en mars, soit six mois après septembre. Cela implique que Jésus est né en décembre, neuf mois plus tard, correspondant à la durée habituelle d’une grossesse chez l’être humain.
Comment savons-nous que l’annonce à Zacharie a été faite en septembre ?
D’après l’archéologie, le savant israélien Shemaryahu Talmon, dans son étude des manuscrits 4Q328 et 4Q321 (datant de 50 à 25 av. J.-C.), démontre qu’il s’agit d’un calendrier des services du temple.
Ce calendrier situe la classe sacerdotale d’Abia, durant la troisième année du cycle, au huitième mois solaire (qui, pour l’année en question, correspond au mois de septembre), dans la semaine du 25. On parle ici de la fête de Yom Kippour qui est encore célébrée dans les environs du 25 septembre selon l’année.
Or Zacharie faisait partie de la classe sacerdotale d’Abia
Aux jours d’Hérode, roi de Judée, il y avait un prêtre, nommé Zacharie, de la classe d’Abia; et sa femme, qui était une des filles d’Aaron, s’appelait Elisabeth.
Luc 1:5
Nous pouvons également citer Saint Jean Chrysostome qui s’appuie notamment sur le Lévitique, où il est écrit :
« Il n’y aura personne dans la tente d’assignation lorsqu’il entrera pour faire l’expiation dans le sanctuaire, jusqu’à ce qu’il en sorte »
Lévitique 16:17.
Plus loin, il est précisé :
« Le septième mois, le dixième jour du mois, vous humilierez vos âmes »
Lévitique 16:29.
et encore :
« Il se fera une fois chaque année l’expiation pour les enfants d’Israël »
Lévitique 16:34.
Cela montre que le prêtre pénétrait seul dans le sanctuaire une fois par an, au septième mois du calendrier juif (« Tichri », correspondant approximativement à septembre). Cette période est la seule où Zacharie aurait pu se trouver dans le sanctuaire, selon Luc 1:5, à l’autel des parfums, lorsque l’annonce de la naissance de Jean lui fut faite.
il fut désigné par le sort, selon la coutume observée par les prêtres, pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y offrir l’encens.
Luc 1:9
Par ailleurs, plusieurs éléments vont à l’encontre de l’hypothèse du remplacement de la fête du Sol invictus par la fête de Noël.
La fête du Sol Invictus fut créée en 274 après Jésus-Christ par l’empereur Aurélien.
Or, il est établi, grâce à Sextus Julius Africanus, que les chrétiens célébraient déjà l’Annonciation le 25 mars en 221, soit 53 ans avant l’institution de la fête du Sol Invictus. Le 25 mars se situant neuf mois avant le 25 décembre, cela corrobore l’idée que Noël était déjà célébré à cette date. (Voir Chronographiai.)
De plus, Saint Hippolyte de Rome affirme en 204 que Noël était célébré le 25 décembre, soit 70 ans avant la création de la fête du Sol Invictus.
Tous éléments soutiennent l’idée selon laquelle Jésus serait bien né le 25 décembre.
Pourquoi les orthodoxes célèbrent-ils Noël le 7 janvier ?
Les orthodoxes qui célèbrent Noël plus tard que les catholiques suivent le calendrier julien, un ancien calendrier introduit par Jules César en 45 av. J.-C.
Ce calendrier possède aujourd’hui un décalage de 13 jours par rapport au calendrier grégorien. Instauré par le pape Grégoire XIII en 1582 pour corriger des erreurs de calcul des années bissextiles qui n’étaient pas prisent en compte par le calendrier julien.
Ainsi, le 7 janvier dans le calendrier grégorien correspond au 25 décembre dans le calendrier julien, expliquant la différence de date des célébrations.
Pourquoi célèbre-t-on Noël et quel est son sens ?
En plus de son importance historique et religieuse. Noël et son Octave constituent un temps liturgique central pour les chrétiens. Elle est marqué par l’obligation d’assister à la messe de la Nativité et nous invite à participer à la messe de la nuit, traditionnellement célébrée à minuit. (Bien que des messes puissent être célébrées plus tôt selon les paroisses mais toujours après la nuit tombée).
Cependant, Noël ne se limite pas à sa dimension spirituelle : c’est aussi un événement qui rassemble des millions de familles à travers le monde.
Cette fête, empreinte de joie et de générosité, touche autant les croyants que les non-croyants, véhiculant des valeurs universelles d’amour, de paix et de solidarité.
N’oublions pas que Noël, avant d’être une fête lumineuse et chaleureuse, est avant tout le moment où Dieu lui-même choisit de venir au monde comme un enfant dans une humble étable.
Cela peut sembler attendrissant, mais en réalité, c’est une image poignante. Le Roi du monde naît dans la plus grande pauvreté, là où les animaux se nourrissent.
Ce mystère de l’Incarnation nous invite à tourner nos pensées et nos prières vers ceux qui, aujourd’hui encore, vivent dans l’isolement, la pauvreté ou la marginalisation.
Que ce Noël soit l’occasion d’ouvrir nos cœurs et nos foyers à ceux qui en ont besoin, et surtout à Jésus lui-même.
Contrairement à ceux qui, il y a deux mille ans, n’ont pas fait de place pour lui, accueillons-le pleinement dans nos vies et affirmons avec joie et confiance notre foi en Lui.